Exposition éphémère Chizu Suzuki
Chizu Suzuki. J’ai assisté au vernissage d’une exposition éphémère le 4 octobre dernier aux Arts Décoratifs. Plus que le lieu qui m’a fait forte impression, l’artiste et son œuvre m’ont bel et bien surpris. Car oui, Chizu Suzuki est l’une de ces artistes vraiment humble. Et qui pourtant font beaucoup dans leur domaine. Du 5 au 8 octobre, l’artiste exposait certains de ses tableaux. Retour sur ce vernissage.
Une artiste humble et discrète
Ce qui surprend de prime abord c’est sa discrétion. Voir même sa timidité ? Car Chizu Suzuki était en retrait presque toute la durée du vernissage. Se prêtant au jeu de la présence, elle est restée simplement dressée face au monde présent. Puis son discours est resté lui aussi tranquille. Par la suite, un coin lui était installé pour qu’elle puisse s’asseoir. Mais échanger avec les personnes alentours aussi. En somme, Chizu Suzuki était là pour montrer son talent et le résultat de toute une vie.
Pas pour autre chose. Et quelle œuvre ! Tout d’abord je tiens à signaler que cette artiste est reconnu dans son domaine. Elle retravaille l’art lié à l’encens dans ses peintures. Ce qui crée une sensation de senteur. Dans chaque tableau des fleurs, des plantes et tout autre objet en rapport avec la cérémonie de l’encens : le kodo. Cette dernière est l’une des trois grandes cérémonies traditionnelles japonaises avec celle du thé et de l’ikebana. Ici, les personnes qui pratiquent cet art, « écoutent » le bruit de l’encens qui brûle.
Un art abstrait que Chizu Suzuki arrive à transmettre dans ses toiles. Des toiles souvent en autoportrait. Elle y ajoute enfin une dimension poétique. Elle appelle le spectateur à réfléchir, à entendre et sentir à travers ses peintures. Un thème précis est ainsi donné à chaque tableau. Certains font même très occidentaux plutôt qu’orientaux. Elle réutilise des codes traditionnelles en les sortant de leur contexte. Ainsi elle va peindre une femme en kimono dans un décor en total opposition.
L’exposition avait lieu dans le Hall des maréchaux. Ce lieu est une annexe du musée des Arts Décoratifs à Paris. De par son architecture, il mettait bien en valeur et en avant les œuvres exposées. Une petite vingtaine étaient ainsi présentées. Le catalogue de l’exposition quant à lui, permet d’en découvrir d’autres qui n’étaient pas à Paris. Un court passage dans la capitale donc mais non des moindres !
Avis final
J’ai donc été séduite par le côté occidental. Et par la finesse des couleurs. Chaque tableau était une véritable poésie. Je me suis surprise à m’arrêter plusieurs minutes devant certains afin d’en saisir tout le sens. Car c’est bien là le concept même véhiculé par Chizu Suzuki : nous transporter dans un autre état d’esprit.
Si vous avez la possibilité, allez voir l’album photo lié à l’exposition sur Journal du Japon. Mon premier à travers lequel j’ai tenté de rendre justice à la beauté des peintures de l’artiste.
Et pour le reste, n’hésitez pas à flâner dans ce genre d’exposition éphémère. On y trouve de jolie surprise. Ou à vous procurer le hors-série du magazine : Univers des Arts dédié à Chizu Suzuki.
Remerciements à Japan Moment pour ces moments.