March comes in like a lion et ses couleurs !
On a tous eu envie, un jour, de se laisser porter simplement par ses sentiments ou ses émotions. On a tous ressenti ce moment de faiblesse jusqu’à même, parfois, perdre l’envie de s’accrocher… Et pourtant ! March comes like in a lion fait partie de ces anime qui nous rappellent qu’il y a toujours de la joie et de l’espoir, quoi qu’il arrive ; qu’on a tous un chez nous qui nous attend quelque part, une famille… et qu’il suffit juste de le chercher un peu.
Il est donc temps pour vous de découvrir le quotidien de Rei Kiriyama ! Un adolescent de 17 ans professionnel de shôgi, qui réapprend à vivre. Et ce de la manière la plus belle qui soit !
Tranches de vie et shôgi, ensemble sur le même plateau…
March comes in like a lion est l’un des anime qui a été lancé au début de l’automne 2016. Produit par le studio Shaft (Mahou Shoujo Madoka★Magica, Nisekoi…), il est tiré d’un manga de Chica UMINO. Une auteure qui nous avait déjà offert par le passé le poétique Honey&Clover. Autant dire que la voir revenir avec une série sur le shôgi surprend. Car au-delà des émotions et des sentiments dont elle a le secret, elle s’attaque à un univers bien particulier, que l’on compare souvent à nos échecs occidentaux.
Le pari est d’autant plus joli que l’auteure n’y connaissait rien avant le début de la série. Elle l’avoue dans le premier volume. Chica est en fait accompagnée, pour l’occasion, d’un joueur professionnel : Manabu SENZAKI, 8e Dan. Elle s’assure ainsi de la pertinence de son manga et peut aussi bien séduire son lectorat habituel – sans le noyer sous les détails techniques – ou un nouveau public qui serait attiré par ce jeu. Tous deux œuvrent ainsi de concert pour offrir un titre plein de virtuosité, jusque dans les parties de shôgi.
Si l’anime est prévu en vingt-deux épisodes, l’épisode dix-sept vient de sortir chez Wakanim. À l’heure ou nous écrivons ces mots, en plein milieu du second arc de la série. Du coté de la version papier, en France, les deux premiers tomes sont sortis le 17 février chez Kana. Ils couvrent les douze premiers épisodes. Pour ceux qui hésitent entre les deux supports, sachez qu’ils ont le même fond et que l’anime est très fidèle à la version papier. Il conserve à sa façon toute la délicatesse émotionnelle de l’original.
Rei Kiriyama en est le parfait exemple. Cet adolescent de 17 ans, qui est passé joueur professionnel de shogi au collège, se bat comme il le peut à chaque rencontre, mais pas seulement. Il se retrouve en effet meurtri par la disparition de ses parents et sa petite sœur. Suite à divers choix personnels, inconnus du lecteur au début de la série, il se retrouve à vivre seul. Cette vie de solitaire qu’il s’impose le malmène, et le shôgi est alors une sorte d’exutoire. Mais la souffrance est toujours là…
Jusqu’au jour où il fait la rencontre de trois sœurs pleines de vie qui, petit à petit, redonnent des couleurs à son quotidien. À son tour d’ouvrir les yeux sur le monde où il s’était enfermé, de lui-même, puis de porter un regard vers l’extérieur et sur le chemin qu’il a choisi de suivre. Car même si son quotidien est surtout ponctué de parties de shôg,i afin de se maintenir à niveau et d’évoluer dans sa carrière, sa vie finit par lui exploser au visage. Tout adolescent qu’il soit, cette dernière lui demande des comptes.
De la profondeur des émotions…
Grâce à l’œuvre tout en finesse de Chica UMINO on passe comme toujours par toutes les émotions. Mais pas forcément à travers le même personnage. Il y a en effet la vie de Rei mais aussi celle des trois sœurs qu’il rencontre : Akari, l’aînée, Hina, la cadette et Momo, la benjamine. La maison de ces trois sœurs est douce, chaleureuse et accueillante. On ne peut que se faire happer par une ambiance aussi douillette et remplie de tendresse, ce dont Rei s’aperçoit assez vite.
Mais les émotions n’arrivent jamais seules, et chaque personnage évolue sur un fil. On assiste à la fois à des moments tendres, mais qui se mêlent aussi de mélancolie, qui est d’ailleurs omniprésente chez le personnage principal. En effet celui-ci oscille sans cesse entre passé et présent, entre souvenirs et futur incertain. Résultat, la tristesse, souvent très profonde et presque angoissante pour le spectateur, n’est jamais loin. Sa vie chez les trois sœurs est alors tout en contraste car il semble y gagner de véritables couleurs. En ce sens, cette maison est tel un kotatsu. Un endroit où l’on se sent tellement bien et au chaud qu’on peine à en sortir et à revenir à la réalité. Une analogie que se fait d’ailleurs Rei en son for intérieur au début du second arc.
Cependant il doit bien finir par ressortir de ce havre de paix, et son quotidien reste ponctué par une rudesse assez surprenante pour un adolescent, mais qui va de pair avec son statut de joueur professionnel. Il vit seul, dans un appartement peu meublé face à un vaste fleuve. Et il doit s’entraîner afin d’assurer ses matchs. C’est donc assez dur de le voir hésiter, peiner, surtout pour au final, n’avancer que de quelques pas, lentement. Rei est le premier à se jeter la pierre, car lui-seul sait ce dont il est vraiment capable au final. Et ça n’en est que plus triste. Cette peine, froide et intense, est décrite à la perfection dans l’anime, par le son, les images, les expressions… et se transmet avec force au spectateur.
On souffre pour lui. Mais les tourments ne sont pas qu’intérieurs et la violence soudaine peut venir d’ailleurs… Et surgir dans sa vie à l’exemple de sa demi-sœur, Kyoko, avec son attitude revancharde et un regard qui ne tolère aucun écart. On ressent sa présence et ses paroles comme une agression, plongeant Rei dans un état de pure confusion, comme une explosion sourde en son for intérieur. Tout s’entrechoque alors dans son esprit : le bien, le mal, le vrai, le faux… On le sent aux affres d’émotions malsaines au travers lesquelles il se débat, pour rester à la surface.
Ayant fait cet article pour Journal du Japon, je vous invite à lire la suite sur l’article original. Par ici > l’article sur March comes in like a lion.
Série disponible chez Wakanim et manga publié aux éditions Kana.
Retrouvez également les sites et pages officiels de la série : pour l’anime, le compte twitter, la page facebook et le site ; pour le manga, le compte twitter de l’auteur, le twitter officiel et le site de l’éditeur japonais.
Merci beaucoup !