[Interview] 108 étoiles du Japon, mode d’emploi culturel du Japon d’aujourd’hui
Vous avez toujours eu envie d’en découvrir plus sur le Japon de façon ludique mais sans y parvenir ? Vous souhaitez depuis toujours entrer dans le vif du sujet avec les Japonais que vous rencontrez ? Surtout dans une conversation de tous les jours ?
Et bien, avec 108 étoiles du Japon, réalisé par Matthieu Pinon et sorti le 6 avril dernier, vous serez à la page du Japon d’aujourd’hui ! Pour découvrir cette belle aventure et ces 108 personnalités qui ont façonné la pop culture, Journal du Japon est parti à la rencontre de l’auteur lui-même, pour s’immerger dans cette culture pas comme les autres.
108 étoiles : une voie lactée culturelle à portée de main
108 étoiles du Japon c’est donc ce beau livre, dans un format proche A4, paru chez l’éditeur Ynnis et écrit dans une optique de faire découvrir le Japon autrement, aux passionnés d’abord, aux néophytes ensuite.
Pour cela, le livre a été réalisé de manière simple mais non moins efficace : à chaque personnalité parmi les 108 étoiles, une page unique est dédiée sous la forme d’une fiche d’identité, sauf exception avec une photo pleine page en plus. Chaque fiche présente la photo ou un symbole de la personnalité concernée, ses dates clés, les points à retenir, ce qu’il a réalisé dans sa vie qui a marqué l’Histoire… celle du Japon tout du moins.
De la même manière, à chaque fiche, l’auteur ajoute des contemporains l’ayant côtoyé ou non, certaines ayant eux-mêmes des fiches. Elles se terminent par une biographie, de ses débuts à son sommet, jusqu’à sa fin : parfois trafique, parfois heureuse, parfois banale. Toutes les fiches ne se valent donc pas, certaines personnalités ayant des vies particulièrement enrichissantes au-delà de leurs découvertes et leurs rôles.
Tout est bien aéré pour le confort de lecture, bien cadré, et le papier glacé ajoute une touche de peps à l’ensemble. Au début de chaque thématique – auteurs, scientifiques, artistes, sportifs, réalisateurs, comédiens, musiciens et stars TV – les noms des personnalités à venir sont indiqués pour correctement guider le lecteur. De même, une frise existe au début du livre et permet de comprendre le fil conducteur temporel, démontrant que ces personnalités sont beaucoup plus contemporaines qu’on ne peut le penser, et que l’histoire du Japon que nous connaissons est essentiellement récente.
Pour en savoir d’avantage sur la manière dont a été financé puis réalisé ce livre et la démarche de son auteur – comment a été choisi son titre ou les personnalités par exemple – nous vous invitons à découvrir son interview réalisée pour l’occasion !
108 étoiles du Japon : l’aventure éditoriale…
Journal du Japon : Bonjour Matthieu. Pour commencer, pour ceux qui ne te connaîtraient pas encore, dis-nous en un peu plus sur toi, ton parcours…
Matthieu Pinon : Matthieu Pinon, j’ai 38 ans. J’ai une formation scientifique, je me suis tourné vers une école d’ingénieur qui ne m’intéressait pas. J’ai été prof de Maths/Sciences mais j’ai abandonné car ça ne me convenait pas. Il y a 17 ans maintenant j’avais écrit un article pour AnimeLand sur Perfect Blue et au fur et à mesure j’ai continué à écrire pour le magazine, à en devenir un pigiste régulier en free-lance.
En parallèle, j’ai tenté une aventure de rédac’chef durant un an, sur un magazine web du nom de MangaWorld, supervisé par SEFA (organisateurs de Japan Expo), et j’ai pu me rendre compte que ce n’était pas pour moi. Mais depuis 2 ans je suis à mon compte.
En 2014 je suis parti au Japon grâce à de l’argent gagné dans un jeu TV afin de réaliser un livre, Histoire du Manga moderne : ça a financé mon voyage et ce livre. Il a été co-écrit avec Laurent Lefevre qui travaille au magazine Coyote pour lequel je suis aussi un pigiste régulier depuis plusieurs années. Ayant bien marché, le livre aura une V2 cette année afin de coller à l’actualité (avec une mise à jour jusque 2014 dans les faits). Comme le livre a bien fonctionné, l’éditeur, Ynnis, me fait confiance. Il a accepté mon nouveau projet totalement différent 108 étoiles du Japon en le lançant de manière classique, sur le circuit habituel, et non plus via le crowfunding.
Tu parles justement de cette fameuse émission de télévision qui t’a aidé à financer ton projet, on peut la citer: il s’agit de SLAM. Comment est venue cette envie de participer à cette émission en particulier ?
Je suis un adepte et spectateur des jeux télévisés culturels, enfin qui font réfléchir. A l’inverse, en jeu moisi que je n’aime pas : La roue de la fortune, Les boîtes d’Arthur… Non, ça, je ne peux pas. J’en connais qui participent à ça, des aficionados, moi non, je suis sélectif. J’aimais bien SLAM. L’anecdote vient de ma petite amie de l’époque. Elle m’a mis au défi de tenter l’émission car je passais mon temps à insulter les mecs derrière ma télé car ils ne trouvaient pas les choses assez vite. Bref. J’ai tenté le casting, j’ai été retenu, j’ai joué à l’émission en quotidienne, et j’ai gagné plusieurs fois. Depuis je fais d’autres jeux, qui me rapportent un peu d’argent, environ 30 000 euros tous jeux confondus aujourd’hui.
Donc c’est grâce à cet argent que tu as pu faire ton premier bouquin ?
Sans SLAM, je n’aurai pas pu faire mon voyage au Japon en effet. Ni récupérer la documentation nécessaire dont j’avais besoin sur place. Ce n’était pas un voyage d’agrément. C’était vraiment pour mon projet de livre, en me disant que ça me servirait un jour ou l’autre.
Tu as pu lancer ton premier livre grâce à SLAM. Ça ne t’a pas donné l’envie de refaire pareil pour le second ? L’éditeur en a décidé autrement ?
Voilà. Le deuxième s’est fait ainsi. Le premier j’ai participé à l’émission, j’ai gagné de l’argent qui m’a permis de financé mon voyage. À mon retour j’ai pu lancer l’étape du crowfunding. Je ne voulais pas le faire en demandant aux gens de payer pour que je voyage au Japon me documenter. Ce n’était pas ma volonté car ça m’aurait paru presque mesquin d’agir ainsi avec les personnes qui s’investiraient dans le livre. Non, nous avons juste voulu qu’ils financent la fabrication du livre. Donc les jeux télé étaient le meilleur moyen pour moi de pouvoir financer ce voyage, car ils étaient là et que ça tombait bien… C’est un peu bizarre comme façon de faire, mais ça a marché.
Par curiosité, les autres jeux où tu participes, c’est quoi ?
Il y a eu Mots de passe, un jeu pourri qui est passé juste un été. Avec ou Sans Joker, le Grand SLAM où j’ai à nouveau gagné d’ailleurs, il y a quelques mois.
Une nouvelle somme pour d’autres projets peut-être ?
Pas seulement. C’est un complément à pas mal de choses. Étant free-lance, on ne gagne pas forcément bien sa vie. Même en étant dans plusieurs magazines, donc ça peut servir. C’est donc du personnel et du professionnel.
Tu as donc sorti Histoire du manga moderne, tourné surtout vers les mangas. Là tu prends un virage à 90 degrés comme tu passes d’un univers particulièrement otaku à un univers culturel. Pourquoi ce virage ?
Plusieurs raisons : la première c’est que je fais des salons depuis longtemps. 1998 je crois, et ces derniers sont toujours sur les mêmes axes : mangas, jeux vidéo, anime, cosplays. Depuis une dizaine d’année la musique est arrivée, mais pour certains c’est arrivé par passion, d’autres par opportunisme. Quand Nolife s’est créé c’était une chaîne de passionnés qui se mettait en place, encore aujourd’hui d’ailleurs. Mais, comme dans certains salons des groupes ou des chanteurs attiraient du monde… D’autres salons se sont dits qu’il n’y avait aucune raison pour qu’ils ne fassent pas pareil. Et là on arrive à 3-4 concerts de groupes japonais par mois. Avant il n’y avait rien si ce n’est éventuellement du traditionnel avec le jeu de go, ikebana…
Il y a un public qui veut connaitre le Japon en dehors de ces seuls loisirs. Donc ça a été un premier choix car je me suis dit qu’il fallait leur donner quelque chose. Puis il y a eu l’élément déclencheur : une anecdote de JE 2015, où j’étais avec l’équipe de Coyote. Vu qu’on était deux à partir au Japon, un petit otaku s’est retourné car il nous entendait en parler. En l’observant, je me suis rendu compte qu’il avait son pass premium, le grand sac Ki-oon… Bref, des goodies à foison. Je me suis dit que s’il sacrifiait deux année à Japan, il pouvait se payer un voyage au Japon.
Ayant fait cette interview pour Journal du Japon, je vous invite à lire la suite de l’interview sur l’article original : en cliquant ici > 108 étoiles du Japon.
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